Vers une constellation européenne de 400 satellites pour communications hypersécurisées à l’horizon 2025

Fin 2021, la Commission européenne a accordé 1,4 million d’euros au consortium New Symphonie, emmené par la société de conseil Euroconsult et la start-up rennaise Unseenlabs, dans le cadre d’un contrat d’étude de six mois. Contrat visant à recueillir des idées innovantes qui pourraient mener à la création à terme d’un système spatial global européen de connectivité sécurisée (lire notre article ici).

En fait, parallèlement, la Commission européenne a accordé la même somme à un autre consortium, dénommé UN:IO, et ce dans un but identique. Mis en place par les sociétés allemandes Reflex Aerospace, Mynaric et Isar Aerospace Technologies (*), le consortium réunit aussi plusieurs laboratoires de recherche Fraunhofer, le lituanien NanoAvionics, les autrichiens TTTech et Quantum Technology Laboratories, l’espagnol Telefonica et sa filiale britannique Telefonica O2, le suédois SSC, l’entité de transfert de technologies de l’université technique de Brunswick (iTUBS), le belge Space Applications Services, ainsi que les sociétés de services et de conseil allemandes CRN Management et CGI.

Les entreprises et les laboratoires engagés dans le projet UN:IO voient toutefois déjà plus loin que le contrat d’étude engagé avec la Commission européenne. Parallèlement, les travaux sur l’architecture matérielle d’une future constellation ont déjà été lancés avec l’ambition de placer dans l’espace dès 2023 un premier démonstrateur. L’idée étant de mettre en orbite d’ici à 2025 plus de 400 satellites connectés par des liaisons laser et d’installer diverses stations sol, plusieurs centres de contrôle et d’autres infrastructures opérationnelles.

Parmi les concepts retenus par le consortium UN:IO figure notamment une combinaison intelligente de satellites placés sur des orbites différentes afin d’obtenir des performances de communication élevées avec seulement quelques centaines d’engins spatiaux, plutôt que de s’appuyer sur des dizaines de milliers de satellites en orbite terrestre basse (à l’instar de la constellation Starlink de la société américaine SpaceX par exemple). Côté sécurité et débit, le projet UN:IO compte par ailleurs s’appuyer sur des procédés de chiffrement quantique pour les communications véhiculées sur les liens laser entre satellites ainsi qu’entre les satellites et les stations sol.

Les applications d’une telle constellation vont de l’accès Internet haut débit à la mobilité autonome sur terre, sur mer et dans les airs, en passant par les échanges automatiques d'informations entre systèmes, le soutien aux activités humanitaires et les applications au profit des agences gouvernementales, des entreprises et des particuliers.

Selon la société CGI, membre du consortium UN:IO, les solutions techniques du projet devraient être présentées en détail au cours de l’été 2022. A suivre donc.

(*) Reflex Aerospace est un fabricant de satellites créé en 2021 ; Myranic est un fabricant d'équipements de communication laser pour les réseaux de communication aéroportés et spatiaux, et Isar Aerospace Technologies est une start-up créée en 2018 qui a développé un micro-lanceur à ergol liquide.