Capteurs électroencéphalographiques : la start-up NaoX Technologies lève 4,3 millions d’eurosBasée à Paris et fondée en 2018, la jeune société NaoX Technologies, qui a conçu une technologie de capteurs électroencéphalographiques, vient de lever 4,3 millions d’euros auprès du fonds d’investissement Kurma Partners, du fonds Patient Autonome de Bpifrance, de BNP Paribas Développement et de Majycc e-Santé. Objectif : poursuivre le développement d’un électroencéphalographe de nouvelle génération visant à améliorer le diagnostic et le traitement des maladies neurologiques. Et ce à travers l’utilisation d’une technologie brevetée de capteurs miniaturisés embarqués dans des écouteurs. La précision du diagnostic étant apportée par la mise en oeuvre d’algorithmes d’intelligence artificielle pour traiter et interpréter les données acquises. A travers ce financement, l’entreprise ambitionne de mener un essai clinique avec l’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild dès la fin de cette année, et ce sur une durée de cinq ans, pour aller vers un marquage CE en Europe et aux Etats-Unis et une commercialisation fin 2023. La première pathologie visée ici est l’épilepsie, pour laquelle l’hôpital organisera un essai clinique auprès d’au moins 50 patients traités pour cette maladie. NaoX a été cofondé par Hugo Dinh, polytechnicien, et Michel Le Van Quyen, directeur de recherche à l’Inserm, connu pour ses algorithmes de prédiction de crises épileptiques, et qui sont désormais respectivement P-DG et responsable scientifique de la start-up. Les deux scientifiques, rejoints par Emmanuel Lange, directeur des nouvelles technologies, et Khalil Kababe, designer hardware, se sont donné pour objectif à travers NaoX de démocratiser l’électroencéphalogramme et d’améliorer le suivi et le diagnostic des troubles neurologiques. Les capteurs NaoX ont pu être testés lors de différentes études préliminaires menées notamment par le Laboratoire d’imagerie biomédicale (LIB) de l’Inserm avec lequel un partenariat de recherche a été signé. Concrètement, NaoX permet d’embarquer dans des écouteurs des capteurs miniaturisés qui enregistrent en continu l’activité électrique du cerveau de la personne qui les porte. Selon la société, leur utilisation se distingue de celle des autres capteurs habituels posés sur la tête du patient dans un environnement médicalisé, généralement à l’hôpital. Les données recueillies sont ensuite traitées grâce à un logiciel d’intelligence artificielle et transmises de manière sécurisée au neurologue. Toujours selon ses fondateurs, NaoX veut résoudre les trois difficultés majeures de l’électroencéphalogramme : la pose des électrodes, l’accès à la donnée de "vie réelle" et la complexité de l’interprétation des données. « La technologie de l’électroencéphalogramme a finalement peu évolué depuis un siècle, résume Hugo Dinh, président-directeur général de NaoX. L’avantage de notre solution est de pouvoir accéder à la donnée sur une longue durée, tout en facilitant la vie du patient. La solution vise aussi à simplifier le travail des médecins, car l’information physiologique est transmise au travers des écouteurs au smartphone du patient, puis aux médecins lors d’un rendez-vous physique, ou par une connexion sécurisée. Enfin, nos algorithmes d’intelligence artificielle assistent le médecin dans la lecture de ces grands volumes de données. » L'effectif de NaoX devrait doubler d’ici à la fin de l’année pour atteindre une vingtaine de personnes. Quant au modèle économique choisi par NaoX, il repose sur un remboursement à l’acte par la Sécurité sociale et les complémentaires santé. Une approche qui favorise la médecine personnalisée, prédictive et “hors-mur” qui nécessite de rentrer dans la vie quotidienne des patients, ce qu’autorise la technologie de NaoX. |