5G Steel, tel est le nom de l’expérimentation d’un réseau 4G/5G que l’aciériste Arcelor Mittal va déployer en France sur ses sites industriels de production durant les trois prochaines années avec ses partenairres Orange Business Services et Ericsson ...et le concours d'EasyMile, société française conceptrice de véhicules autonomes, et de la Caisse des dépôts.

Soutenue par le gouvernement français dans le cadre du plan France Relance, cette initiative va se mettre en place dans un premier temps sur le port maritime de Dunkerque. Orange Business Services, Ericsson et ArcelorMittal France ont construit ce projet ensemble, y compris pour la conception de cas d’usage industriels adaptés aux enjeux et métiers de la production d’acier. Le projet s’appuie d’une part sur l’expertise technologique des réseaux privés d’Ericsson, prêts pour la 5G et adaptés à l’environnement sévère des sites, et d’autre part sur le savoir-faire en intégration et accompagnement de projets d’Orange Business Services.

Le déploiement de la 5G va permettre de répondre aux enjeux de performance industrielle et de mobilité des hommes et des processus, dans un environnement de production sur des sites industriels complexes, tout en assurant une bonne efficacité énergétique. Selon les trois sociétés, les capacités de la 5G répondent à ces préoccupations industrielles d’abord par une couverture étendue : le réseau mobile permet de couvrir l’intégralité des sites industriels complexes d’ArcelorMittal, en extérieur et en intérieur, y compris sous les architectures métalliques de grande hauteur. Cette couverture procure une plus grande liberté de mouvement aux opérateurs et une connectivité en tout lieu de l’entreprise.

Ensuite, la 5G fournit un débit de données élevé, une réponse aux besoins des processus modélisés, des objets connectés, des données de production à gérer. Au-delà, la 5G est dotée d’une faible latence, temps nécessaire pour qu'un paquet de données fasse l’aller-retour entre l'émetteur et le destinataire. Plus cette latence est faible, plus le réseau autorise la mise en place d’applications qui nécessitent des réactions rapides. Dans le projet 5G Steel, il s’agit par exemple de déployer des véhicules autonomes et des cockpits de pilotage à distance ainsi qu’un système de sécurisation dans les zones à risque. En 4G, la latence tourne autour de 40 ms, mais en 5G, grâce aux architectures réseau de type SA (stand alone) et grâce au déploiement distribué de serveurs applicatifs proches des données de terrain, elle pourra descendre à un niveau de l’ordre de la dizaine de millisecondes.

Autre apport de la 5G, la capacité à découper le réseau (le slicing) qui procure un niveau de service adapté à chacun des besoins des processus opérationnels. Enfin, toujours selon les trois sociétés, la 5G apporte un niveau élevé de sécurisation des données par le truchement de la mise en place de réseaux privés mobiles qui protègent les données industrielles sensibles.

D’un point de vue pratique, le projet 5G Steel permettra aux usines d'ArcelorMittal – en commençant par celles de Dunkerque, puis de Mardyck dans les Hauts-de-France et Florange dans le Grand Est – de déployer des cas d'usage nécessitant une connectivité à très haut débit mobile. Ciblés sur les différents métiers (production, maintenance, logistique…), ces cas d’usage industriels vont intégrer la mobilité des personnes en situation de travail, les véhicules ferroviaires autonomes (à Dunkerque et à Florange), les véhicules autonomes routiers, la maintenance mobile, la réalité virtuelle ou augmentée et les dispositifs de sécurité.

Plus précisément, avec 5G Steel, ArcelorMittal développera par exemple le concept de maintenance mobile. Equipées de tablettes, les équipes de maintenance seront accompagnées pour séquencer les actions et pourront accéder à la documentation nécessaire. Une fois l’opération de maintenance réalisée, elles la valideront et l’enregistreront directement dans les systèmes d’information de l’entreprise. Avec la réalité augmentée, les équipes pourront également accéder à des ressources documentaires en images ou faire appel à un expert à distance en direct.

Autre développement prévu : les véhicules autonomes. Le transport par rail est en effet essentiel sur les grands sites d’ArcelorMittal, en particulier sur le site de Dunkerque qui compte 44 kilomètres de voies ferrées pour acheminer les produits entre les différentes étapes de fabrication.

Avec EasyMile, ArcelorMittal lancera aussi le premier train autonome sur réseau privé interne qui sera mis en service en 2023. ArcelorMittal travaille également en parallèle sur un projet de véhicule routier gros porteur, capable de transporter jusqu’à 120 tonnes de bobines d’acier.

« Dans le cadre de 5G Steel, nous avons travaillé avec une approche centrée sur les cas d’usage, explique Valérie Cussac, vice-présidente exécutive, Smart Mobility Services, chez Orange Business Services. Le projet est copiloté avec ArcelorMittal en méthode agile en s’appuyant sur une intelligence collective d’experts techniques et métier. Et, grâce à notre double expertise d’opérateur et d’intégrateur, ArcelorMittal bénéficiera de ce réseau privé pour une exploitation de leurs données critiques. »

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