Destination 6G : l’Etsi met sur pied un groupe de travail sur les surfaces intelligentes reconfigurables[EDITION ABONNES] L’organisme de normalisation européen Etsi annonce la création d’un groupe de travail (ISG) chargé d’élaborer des spécifications applicables aux surfaces intelligentes reconfigurables, qui pourraient devenir des composantes essentielles des futurs réseaux de communication sans fil, y compris la 6G. ...Ces systèmes RIS (Reconfiigurable Intelligent Surfaces) exploitent en pratique des surfaces radio constituées de milliers de petites antennes ou d’éléments de métamatériaux (*) afin de façonner et de contrôler dynamiquement les signaux radio afin qu’ils répondent à des objectifs précis. Selon l’Etsi, cette technologie va transformer l’environnement sans fil en un « service » et ouvrir la voie à une multitude de nouveaux cas d'usage en améliorant notamment certains indicateurs clés de performance tels que la couverture et la capacité et en permettant la mise en œuvre de nouvelles applications comme la localisation et la détection. A titre d’exemple, un système RIS pourra reconfigurer l'environnement radio pour détecter la posture humaine et repérer une chute, une application très utile pour les soins aux personnes âgées. Dans la pratique, les surfaces intelligentes reconfigurables peuvent être déployées à l'aide de composants principalement passifs pour un coût de production, de déploiement et d'exploitation inférieur à celui des architectures de petites stations radio en relais, précise l’organisme de normalisation. Utilisables dans des environnements indoor et outdoor, les systèmes RIS, dont les caractéristiques limitent leur consommation d’énergie, peuvent aussi prendre n'importe quelle forme, voire même être intégrés dans des objets ou montés sur des plafonds ou des murs. Enfin ils peuvent exploiter n'importe quelle partie du spectre radio, y compris les fréquences situées sous les 6 GHz à celles au-delà du térahertz, et s’appuyer sur des outils d'intelligence artificielle et d'apprentissage automatique (AI/ML) pour optimiser leur fonctionnement. Si les travaux de recherche se multiplient autour des surfaces intelligentes reconfigurables (voir nos articles ici et ici), les efforts de normalisation n’en sont encore qu’à leurs balbutiements. Le groupe ISG RIS de l’Etsi s’est donc donné pour tâches de définir des cas d'usage, de détailler les scénarios identifiés et de documenter clairement les exigences pertinentes en vue d'ouvrir la voie à une future normalisation de cette technologie. Pour l’heure, le groupe de travail, qui s’est réuni pour la première fois le 30 septembre dernier, rassemble des centres de recherche (CNRS, Eurecom, Imec…), des universités, des opérateurs (BT, Orange, Telefonica…) et des industriels (Huawei, InterDigital, Motorola Mobility, NEC Europe, Rohde & Schwarz, Sony Europe, ZTE…). (*) Les métasurfaces sont constiuées de composants optiques fonctionnels ultraminces |