En dix ans, la part du logiciel dans le chiffre d’affaires des constructeurs automobiles va passer de 8% à 22%Selon un récent rapport du Capgemini Research Institute, la transformation tirée par le logiciel que connaît actuellement le secteur automobile va, dans les dix ans qui viennent, plus que tripler le chiffre d’affaires réalisé par les constructeurs automobiles dans le domaine du logiciel. ...Actuellement de 8% (181 milliards de dollars), la part du logiciel et des services dans leur CA global devrait passer à 22% (640 Md$) d’ici à 2031. L'un des principaux moteurs de cette évolution est le pourcentage de véhicules neufs reposant sur une plate-forme logicielle unifiée/commune dans les ventes d’automobiles, qui atteindra 35% d'ici à 2031, contre près de 7% actuellement (par constructeur en moyenne). Cependant, la plupart des constructeurs commencent tout juste à se transformer, constate la société d’études, et seuls 15% d’entre eux peuvent être considérés comme des « pionniers » dans ce domaine. Ces pionniers ont une approche fondamentalement différente pour se transformer : ils s'appuient davantage sur des unités centralisées (à 67% contre 35% pour les autres) et dépensent beaucoup plus dans leur transformation pilotée par le logiciel (47% dépensent même plus d’un milliard de dollars). Quoi qu’il en soit, sur les cinq à dix ans à venir, selon une enquête diligentée par le Capgemini Research Institute auprès de 572 dirigeants du secteur automobile, la moitié des constructeurs (51%) s’attendent à être reconnus pour la fourniture de fonctionnalités logicielles, telles que les systèmes avancés d’aide à la conduite (ADAS), la conduite autonome, la connectivité et les services, autant que pour leur excellence en ingénierie automobile. Ils estiment par ailleurs que cette transformation pilotée par les logiciels devrait les aider à gagner en moyenne 9% de part de marché par rapport aux autres acteurs. En opérant cette transformation, les constructeurs automobiles devraient bénéficier d’avantages considérables au cours des cinq prochaines années, notamment une amélioration de la productivité pouvant atteindre 40%, une baisse des coûts de 37% et une amélioration de la satisfaction client de 23%. Un niveau de maturité faible Pour certains domaines clés, le niveau de maturité des acteurs reste toutefois faible : la plupart des constructeurs automobiles (71%) en sont aux premiers stades de leur transformation logicielle et n’ont fait qu’identifier des domaines d’application. Seuls 28% ont mis en œuvre un projet pilote ou validé le concept en se fondant sur des cas d’usage spécifiques. Pour tirer parti des avantages des logiciels, assure Capgemini, les constructeurs devront abandonner leur architecture traditionnelle qui reste la norme aujourd’hui pour 93% d’entre eux, avec seulement 13% d’entre eux prévoyant de dissocier le déploiement des architectures logicielle et matérielle, étroitement intégrées. Cette situation rend les mises à jour logicielles over-the-air (OTA) inefficaces et peut ralentir l’innovation. Selon le rapport, les dirigeants du secteur automobile s’attendent à ce que la production de nouveaux véhicules prenant en charge les services connectés et les mises à jour OTA triple, passant de 11% à 36% au cours des cinq prochaines années, alors que seulement 4% des équipementiers fournissent un système de mise à jour OTA aujourd’hui. Nouer des partenariats stratégiques Au global, glisse le Capgemini Research Institute, les constructeurs devront établir des partenariats stratégiques avec des fournisseurs de logiciels et de services technologiques afin de renforcer l’ensemble de la chaîne de valeur des logiciels automobiles. Ils auront également besoin de mettre en place une stratégie d’écosystème solide pour établir et développer efficacement des partenariats afin d’assurer la poursuite de la normalisation de l’architecture, ainsi que la collecte, l’utilisation, la propriété et le traitement des données générées par les véhicules et par les consommateurs. En interne, les constructeurs devront aussi former une grande partie de leurs équipes existantes aux compétences logicielles et aux nouvelles méthodes de travail. Actuellement, précise le rapport, les équipementiers sont confrontés à un déficit de compétences de 40% à 60% dans des domaines tels que l’architecture logicielle, le cloud et la cybersécurité, or le secteur a un besoin croissant de compétences logicielles. 97% des dirigeants interrogés estiment qu’au cours des cinq prochaines années, jusqu’à 40% de leurs collaborateurs devront posséder les compétences nécessaires pour assurer une transformation par les logiciels. Le rapport complet de 52 pages du Capgemini Research Institute, intitulé Next Destination: Sofware, est téléchargeable ici. |