Les objets et équipements IoT représentent désormais 32,7% des appareils infectés observés

[EDITION ABONNES] (Cet article est la suite de celui paru dans notre lettre d’hier.) Outre les microcontrôleurs et les puces IA, deux autres catégories de semi-conducteurs s’avèrent de prime importance pour un marché de l’Internet des objets en pleine explosion avec 30 milliards de connexions IoT actives attendues d’ici à la fin 2025, contre 11,7 milliards en 2020. Ce sont les circuits de connectivité et les puces et modules de sécurité. ...

3 – Les circuits de connectivité IoT

Au cœur de tous les équipements et objets IoT, les circuits de connectivité représentent sans surprise le plus grand segment du marché des semi-conducteurs pour l’Internet des objets avec une part estimée à 35% de tous les semi-conducteurs IoT en 2020 selon IoT Analytics. Ces dernières années, le manque de normes mondialement acceptées et les exigences diverses et variées des différents cas d'usage et applications ont conduit à une grande variété d'options de connectivité. La société d’études a ainsi pu identifier 21 standards majeurs de connectivité IoT (du point de vue des semi-conducteurs), y compris, entre autres, l'IoT cellulaire comme la 3G ou la 4G, les technologies pour réseaux locaux sans fil (WLAN), comme le Wi-Fi, et les connexions filaires (Ethernet notamment).

Au global, indique IoT Analytics, les puces IoT cellulaires jouent un rôle important dans la croissance du marché des circuits de connectivité pour l’Internet des objets. L’analyste anticipe une progression moyenne de 37,5% par an pour le chiffre d’affaires généré par les ventes de puces IoT cellulaires entre 2020 et 2025, grâce à la 5G (utilisée pour les applications IoT à faible latence et à bande passante élevée) et aux procédés radio longue portée et basse consommation LPWA (mis en œuvre pour des applications bas coût et à faible bande passante). A ce titre, note IoT Analytics, les technologies LPWA, utilisables dans des bandes de fréquence sous licence ou sans licence, dominent le marché grâce respectivement aux puces NB-IoT et LoRa.

Côté réseaux locaux sans fil, les récents standards Wi-Fi 6 et Wi-Fi 6E créent des opportunités de croissance élevées pour les puces Wi-Fi ciblant l’Internet des objets, précise encore la société d’études. Avec une capacité en débit presque quatre fois supérieure à celle du Wi-Fi 5, la mise à niveau vers le Wi-Fi 6 ouvre la porte aux applications IoT avec des exigences de bande passante plus élevées, telles que les casques de réalité augmentée.

Dans le domaine du sans fil, la technologie Bluetooth est aussi à la fête. Si la maison connectée et l’audio et le divertissement ont jusqu’ici tiré le marché des puces Bluetooth IoT, les modèles Bluetooth 5, dont la disponibilité est récente et qui ciblent principalement l’Internet des objets, ouvrent la voie à des services émergents reposant sur la localisation (par exemple, pour le suivi des actifs) et offrent une plus grande flexibilité pour cibler de multiples applications et cas d'usage.

4 – Les puces et modules de sécurité pour l’IoT

Selon le Threat Intelligence Report 2020 de Nokia, les objets et équipements IoT représentent désormais 32,7% des appareils infectés observés. La part des infections IoT a augmenté de 100% en 2020. Dès lors la montée des menaces nécessite une adaptation constante des solutions de sécurité pour les objets et équipements connectés.

Dans de nombreux cas, précise IoT Analytics, la sécurité logicielle traditionnelle est considérée comme insuffisante pour l'architecture de sécurité globale. Il en résulte une demande irrépressible de sécurisation du matériel proprement dit, parallèlement aux efforts de protection des flux de données transitant entre les appareils de périphérie de réseau (edge) et le cloud. Bien que les entreprises disposent généralement de diverses options pour implémenter une sécurité matérielle embarquée, sa mise en œuvre au niveau d’un microcontrôleur ou d’une puce-système SoC s'avère tout aussi souhaitable, indique la société d’études, car elle permet aux données de circuler en toute sécurité sur le bus interne des équipements.

Cela peut être fait en intégrant des éléments sécurisés (SE) et des fonctions PUF (Physically Unclonable Functions) qui mettent à profit les caractéristiques physiques propres à chaque circuit électronique pour protéger les clés cryptographiques contre les attaques physiques, rendant ainsi les dispositifs quasiment impossibles à cloner ou à examiner par rétro-ingénierie (lire notre article ici).

Une autre caractéristique de sécurité importante dans le domaine de l’IoT est « l'injection de clés » dans l'enclave sécurisée et la gestion des clés cryptographiques pour garantir l'identification sécurisée des appareils et la création d'un tunnel sécurisé pour les données circulant au sein l'équipement IoT et entre l’équipement et le cloud. Cette intégration permet la mise en place d’une « racine de confiance RoT matérielle » avec un chiffrement asymétrique. Cette racine de confiance crée également un tunnel sécurisé pour protéger le flux des données de la puce au cloud et garantir la sécurité des données, que celles-ci soient stockées ou transmises, conclut IoT Analytics.