[EDITION ABONNES] Spécialiste des conceptions DSP multicœurs pour les domaines de l’intelligence artificielle, des communications numériques et des applications d’assistance évoluée à la conduite automobile (ADAS), la jeune pousse francilienne VSora a dévoilé fin 2020 ce qu’elle présente comme la première plate-forme de calcul de classe pétaflops destinée à accélérer la mise au point de véhicules autonomes de niveaux 4 (L4) et 5 (L5). ...Fournie sous la forme d’un bloc d’IP estampillé AD1028 et programmable, la solution combine des DSP et des moteurs d’inférence de réseaux de neurones profonds (DNN) configurés pour éliminer les goulets d’étranglement dues aux transferts de données vers des mémoires externes aux bandes passantes forcément limitées.

Selon VSora, l’architecture IA et DSP multicœurs ainsi développée est  suffisamment puissante pour éviter le recours à des coprocesseurs DSP et à des accélérateurs matériels pour un niveau de flexibilité jamais encore atteint. « Nous sommes les premiers à offrir puissance de calcul, portabilité et coût abordable dans un seul processeur adapté à la conception de véhicules autonomes L4 et L5, assène Khaled Maalej, le P-DG et fondateur de VSora. L'AD1028 est la première d'une série de plates-formes destinées à mettre dans les mains des constructeurs automobiles des fonctionnalités L4 et L5 en avance de phase. » On rappellera que si un conducteur peut toujours prendre le contrôle d’un véhicule autonome de niveau 4, le niveau 5 supprime entièrement l’humain dans la conduite. Il est facile de comprendre que, dans ce cas, les exigences de calcul sont énormes…

Afin de répondre à ce défi, l'architecture modulaire de l'AD1028 peut dégager une puissance de calcul de 1 028 téraflops (téraopérations par seconde) à une fréquence de 2 GHz. Selon la société française, ces performances lui permettent de traiter des images de huit millions de pixels selon le modèle de détection d’objets Yolo-v3 en moins de sept millisecondes et une image Full HD en moins de 1,6 ms (soit une capacité de traitement de 625 images par seconde).

L’AD1038 pourrait aussi gérer en parallèle plusieurs instances de n'importe quelle combinaison de divers types d’algorithmes de fusion de capteurs, y compris la fusion hybride, lorsque la fusion de capteurs nécessite du traitement du signal ainsi qu'une fonctionnalité IA. La puissance de calcul peut en outre être configurée par l'utilisateur sans changer la description de haut niveau des algorithmes, précise VSora.

Par ailleurs l’architecture a été pensée pour réduire la longueur des chemins de données de et vers la mémoire afin de réduire la latence et la consommation électrique.

Grâce à une mémoire sur puce partagée entre les sections DSP et IA de la plate-forme, l’IP AD1028 permettrait notamment de mettre en œuvre un étage de perception efficace à faible latence et de le combiner à un étage de planification sur une même puce en utilisant des combinaisons algorithmiques d'IA et de formules mathématiques évoluées.

Dans la pratique, une fois gravée dans une technologie 7 nm, la logique de l’AD1028, qui a reçu en janvier le trophée de la meilleure IP pour processeur de la main des analystes du Linley Group et qui devrait être la première d’une famille de produits VSora, afficherait une empreinte silicium de 35 mm2 pour une consommation inférieure à 35 W.

Créé en 2015 par des ingénieurs spécialistes du traitement du signal numérique de DiBcom (acquis en 2011 par le groupe Parrot), VSora a bouclé en 2018 un premier tour de financement de 1,7 million de dollars. La jeune pousse  avait démontré fin 2018 avec le CEA-Leti une implémentation d’un lien de communication sans fil 5G NR (New Radio) sur son architecture DSP multicœur, implémentation apte à prendre en charge la réception simultanée de différents régimes de transmission représentatifs de la 5G comme le très large bande, l’Internet des objets à bande étroite et les systèmes à ultrafaible latence.

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