La base installée d’objets connectés à un réseau radio LPWAN a plus que doublé en 2019

[EDITION ABONNES] Le marché des réseaux radio longue distance et basse consommation pour applications IoT (Internet des objets) et M2M (machine-to-machine) a connu une forte croissance en 2019. La base installée d’objets connectés au travers d’un réseau LPWAN a atteint 231 millions d’unités fin 2019, ...un nombre en augmentation de 110% par rapport à l’année précédente selon la société d’études IoT Analytics.

Cette forte croissance du marché LPWAN est de plus en plus tirée par des déploiements à grande échelle un peu partout dans le monde. Les exemples concernent toutes les principales technologies LPWAN. Ainsi au Japon, la société Nippon Gas est en train d’équiper 850 000 compteurs de gaz d’une connectivité Sigfox. En France, Birdz, qui exploite déjà 400 000 compteurs intelligents connectés à LoRa rien qu'à Lyon, a annoncé qu'il reliera plus de 3 millions de compteurs d'eau intelligents au réseau public LoRaWAN au cours des 10 prochaines années. En Chine, la technologie NB-IoT est utilisée pour suivre près d'un million de vélos électriques à Zhengzhou et surveiller 170 000 appareils de détection de fumée et d'alarme connectés dans le district de Yuhang à Hangzhou. En Suède, ce sont plus de 2 millions de compteurs électriques intelligents qui sont équipés de modules radios NB-IoT et LTE-M.

Selon IoT Analytics, quatre technologies se partageaient près de 92% de la base installée mondiale d'objets connectés à un réseau LPWAN en 2019, à savoir LoRa, Sigfox, NB-IoT et LTE-M. Selon la LoRa Alliance, les réseaux LoRaWAN (qu’ils soient publics, privés ou communautaires) sont désormais déployés dans 142 pays, gérés par 128 opérateurs de réseaux LoRaWAN (selon des données de janvier 2020). Sigfox, de son côté, revendique une présence dans 70 pays et plus de 700 partenaires, qu’ils soient fabricants de matériels, développeurs de logiciels ou fournisseurs de services. Enfin, en ce mois de janvier 2020, la GSMA dénombre un total de 127 réseaux commerciaux reposant soit sur le NB-IoT (92) soit sur le LTE-M (35), un nombre en progression de 53% par rapport à décembre 2018.

Pour IoT Analytics, ces quatre technologies continueront d’occuper le haut du pavé au cours des cinq prochaines années, les autres procédés LPWAN (Weightless, RPMA…) se partageant les miettes. La société d’études note toutefois que 2019 a vu l’arrivée de nouveaux entrants à surveiller de près, notamment la technologie Amazon Sidewalk (lire notre article ici) ou les procédés Mioty de Behr Technologies (lire notre article ici) et Eltres de Sony (nous y reviendrons).

En termes de zones géographiques, c’est aujourd’hui la région Asie-Pacifique qui s’arroge la plus grande part de la base installée d’objets connectés à un réseau LPWAN, part estimée à 60% par IoT Analytics. Une tendance renforcée par l'adoption rapide des technologies LoRa et NB-IoT en Chine. En termes de secteurs d’activité, c’est le segment des services publics qui a constitué le plus gros marché pour les technologies LPWAN, avec en 2019 plus d'un tiers de la base installée d'objets connectés LPWAN, une domination qui devrait se poursuivre jusqu'en 2025, anticipe IoT Analytics, les compteurs de gaz et d'eau formant le principal cas d'usage.

Enfin, constate la société d’études, la connectivité par satellite est de plus en plus utilisée par le secteur IoT pour permettre un déploiement d’applications IoT dans des zones non couvertes ou inaccessibles par les réseaux terrestres, comme les endroits reculés, les océans ou l’espace aérien. Une évolution favorisée par l'émergence des nanosatellites. Pour l’heure, précise IoT Analytics, la plupart des solutions IoT par satellite utilisent la communication satellitaire comme solution de collecte intermédiaire, les objets communiquant avec une passerelle terrestre qui à son tour fournit une connectivité Internet via une liaison satellite. Sur le marché LPWAN, cependant, plusieurs acteurs envisagent des communications directes entre des objets déployés au sol ou sur mer et des nanosatellites pour une mobilité globale sans obligation d’installer des passerelles terrestres. Parmi ceux-ci, la société d’études cite Eutelsat, qui compte lancer 25 nanosatellites d'ici à 2022 en collaboration avec Sigfox, Lacuna Space, qui teste actuellement ses « passerelles spatiales » satellitaires pour communications LoRa, ou Hiber, une start-up néerlandaise spécialiste des nanosatellites, qui doit lancer incessamment Hiberband Direct, un service de connectivité directe objet-à-satellite qui repose sur l’intégration d’un modem Hiber et d’une antenne dans les objets.

Vous pouvez aussi suivre nos actualités sur la vitrine LinkedIN de L'Embarqué consacrée aux réseaux LPWAN : Embedded-LPWAN