Le phénomène de méga-acquisitions dans le domaine des semi-conducteurs ne semble pas vouloir s’arrêter. Après les acquisitions d’Atmel par Dialog Semiconductor, d’Ikanos par Qualcomm, de Broadcom par Avago, ...de Freescale par NXP et d’Altera par Intel, et alors que Microsemi et Skyworks se disputent PMC-Sierra, c’est au tour d’ ON Semiconductor de jeter son dévolu sur son compatriote Fairchild Semiconductor pour la coquette somme de 2,4 milliards de dollars.
Avalisée par les comités de direction des deux entreprises, l’acquisition, qui va s’effectuer en numéraire et qui devrait être actée d’ici à la fin du deuxième trimestre 2016, crée un poids lourd au chiffre d’affaires cumulé de 5 milliards de dollars, très présent sur le secteur des semi-conducteurs de puissance et de gestion de l'énergie destinés aux marchés de l’industriel, de l’automobile et des smartphones. Sur ce seul secteur des semi-conducteurs de puissance, ON Semiconductor devrait désormais détenir le deuxième rang derrière Infineon (renforcé par le rachat d'International Rectifier finalisé début 2015). Avec ce rachat, la firme américaine, qui a bouclé son exercice 2014 sur un chiffre d’affaires de 3,16 milliards de dollars, espère aussi réduire de 150 millions de dollars ses dépenses dans les dix-huit mois qui suivront la clôture de la transaction.
Créé en 1957, Fairchild a été pionnier dans la fabrication en série de transistors et de circuits intégrés. La société avait été acquise par Schlumberger en 1979 avant d’être revendue en 1987 à National Semiconductor (firme acquise par Texas Instruments en 2011) puis de reprendre son autonomie en 1997. Créé par essaimage de Motorola en 1999, ON Semiconductor dispose d'un portefeuille étoffé de circuits de gestion de signaux et de l'énergie, de circuits logiques, de composants discrets et de solutions personnalisées. La société propose également des microcontrôleurs depuis le rachat de Sanyo Semiconductor en 2011, des capteurs d'image Cmos grâce à l'acquisition d'Aptina en 2014 et des circuits radio sub-GHz suite à l'absorption du suisse Axsem en 2015.