[EMBEDDED WORLD 2017] En un peu moins d’un an, l’architecture de processeurs open source RISC-V est passée du statut de projet académique à celui de technologie embarquée digne de ce nom, avec écosystème ...et implémentations « réelles » à la clé. C’est tout du moins ce qu’a tenu à prouver sur Embedded World 2017 la fondation RISC-V en attirant l’attention des visiteurs sur des démonstrations de produits RISC-V commerciaux visibles sur plusieurs stands. Créé en 2016, l’organisme industriel, rappelons-le, est porté par des poids lourds comme Google, Hewlett Packard Enterprise (HPE), IBM, Microsoft, Oracle ou Western Digital.
RISC-V définit un jeu d’instructions basé sur les principes des architectures matérielles de processeurs Risc (Reduced Instruction Set Computer). Selon ses promoteurs, ses caractéristiques, doublées de ses capacités d’extension (avec des instructions d’unité de calcul en virgule flottante par exemple), le rendent adapté aussi bien aux serveurs dans le cloud qu’aux terminaux mobiles ou aux systèmes embarqués les plus contraints. (Pour plus de détails, lire notre article Une alternative open source commence à briller au firmament des architectures de processeurs.) « Au-delà d’un simple jeu d’instructions pour processeurs, RISC-V met aujourd’hui en place un écosystème constitué de blocs d’IP système, d’outils et de produits de développement et d’implémentations logicielles », indique Rick O’Connor, directeur exécutif de la fondation RISC-V.
Ainsi Microsemi, qui reste à ce jour le principal fabricant de semi-conducteurs à s’engager derrière ce phénomène open source, expose sur Embedded World des FPGA implémentant son cœur d’IP E31 RISC-V et organise à intervalles réguliers sur son stand des mini-séminaires sur l’architecture. Egalement présente sur le salon, la société tchèque Codasip, de son côté, a élaboré une famille de cœurs de processeurs embarqués RISC-V (baptisée Codix-Bk) qui intéressent plus particulièrement les concepteurs de circuits intégrés de type SoC. Les capacités d’extension de l’architecture, en particulier dans le domaine de la sécurité, sont également présentées sur le stand de la société, en partenariat avec SecureRF.
Le britannique UltraSoC, qui s’est fait un nom sur le marché des IP d’instrumentation, de débogage et d’analyse de traces pour SoC (lire notre article ici), démontre, quant à lui, le support des IP RISC-V par ses outils, quelle que soit leur provenance.
Enfin, la firme polonaise Antmicro expose un module processeur (avec sa carte porteuse, voir photo) basé sur le circuit RISC-V FE310 de l'américain SiFive, une entreprise fondée par les créateurs de l’architecture RISC-V à l’université de Californie à Berkeley (Krste Asanovic, Yunsup Lee et Andrew Waterman). Antmicro a également conçu une caméra vidéo 4K "open source" qui implémente une IP logicielle RISC-V.