La toute jeune société Izitron s'est focalisée sur le marché des réseaux de capteurs sans fil maillés avec la volonté de disposer à terme d'une offre de briques matérielles et logicielles complète (cartes de détection, modules radio, protocoles, passerelles, outils de configuration...). Elle dispose déjà d'une minicarte équipée de capteurs environnementaux et d'un module radio XBee/DigiMesh dont la production en volume est prévue mi-2016. ...
La généralisation des réseaux de capteurs sans fil sur des marchés comme l’industriel, les immeubles intelligents, la surveillance météorologique, la préservation des ressources, l’agriculture de précision, la conservation des monuments passe par la disponibilité de solutions combinant à la fois hautes performances, couverture d’espaces étendus (et parfois non câblés), robustesse des communications et ultrafaible consommation. Dans ce cadre, les approches basées sur des réseaux radio maillés apparaissent comme idéales. Dans ce type d’architecture, tous les nœuds de capteurs sont capables de communiquer entre eux sans passer par l’intermédiaire d’un point central et chacun d’eux peut servir de relais pour des nœuds qui seraient trop éloignés pour communiquer directement avec une passerelle vers le cloud. La topologie maillée permet donc d’élargir la couverture radio sans augmenter la puissance d’émission ou la sensibilité de réception, et d’accroître la fiabilité générale du réseau grâce aux possibilités de reroutage des transmissions.
Créée en octobre 2015
C’est justement sur ce créneau qui se positionne la société française Izitron, basée à Carros (Alpes-Maritimes) et créée en octobre 2015 par Elena Popescu et Mihail Cherciu, tous deux arrivés de Roumanie il y a sept ans et respectivement directrice de projets et développeur hardware et logiciel de la toute jeune entreprise. Une société qui peut s’appuyer en particulier sur les expériences professionnelles précédentes de Mihail Cherciu dans le domaine des réseaux de capteurs sans fil, avec notamment la mise au point de solutions de stationnement automobile intelligent.
La carte I-SEN1 d'Izitron
« Clairement orienté B2B, Izitron se définit comme une société offrant des services de développement de systèmes embarqués et de logiciels informatiques, focalisée sur les marchés des réseaux maillés de capteurs, des interfaces homme-machine, du M2M, de l’Internet des objets et des applications mobiles, détaille Elena Popescu. Et nous démarrons aujourd’hui nos activités avec une brique de base matérielle, en l’occurrence une minicarte que nous avons conçue en interne. » Référencée I-SEN1, cette carte de 33 x 61 mm équipée de capteurs environnementaux (température, pression, humidité, luminosité) est architecturée pour recevoir un module de connectivité sans fil 2,4 GHz au format XBee, un format initialement développé par l’américain Digi International. Un choix que la start-up justifie par la très faible consommation des modules radio en mode veille (moins de 50 µA), la qualité et la fiabilité des topologies réseau maillées permises par le protocole DigiMesh (propriété de Digi) et le niveau de sécurité assuré par un chiffrement AES 128 bits.
Elena Popescu et Mihail Cherciu, confondateurs d'Izitron
Dans le détail, la carte I-SEN1, qui peut être alimentée via son port micro-USB, par deux batteries ou par raccordement électrique Wago selon les besoins, embarque un capteur de température de Microchip (MCP700-E/TO), un capteur de pression d’Infineon (KP236N6165), un capteur d’humidité de Honeywell (HIHI-5030-001) et un détecteur de luminosité d’ams (TSL14S-LF). Les signaux analogiques sont convertis en valeurs numériques par le module XBee qui les transmet à une passerelle radio pour leur exploitation. « Nous assurons actuellement une autonomie de quatre ans avec deux batteries 3,6 V-2,5 A pour une transmission par minute », assure la cofondatrice d’Izitron qui a placé début février son projet sur le site de financement participatif Kickstarter afin de lever la somme de 24 600 € et de lancer la production en volume de la carte, prévue pour l’été. « Il se peut que nous n’arrivions pas à atteindre cet objectif car notre projet est clairement positionné sur un marché professionnel, précise Elena Popescu. Mais nous avons déjà été contactés par des clients potentiels qui pourraient nous aider à lancer la production en volume. »
Développer son propre protocole de réseau maillé
Au-delà, Izitron, qui se dit capable à partir de cette brique de base de répondre à toute demande spécifique, a de plus grandes ambitions. La jeune société compte en effet élaborer cette année son propre protocole de réseau maillé afin d’optimiser encore la consommation de son produit. La jeune société prévoit aussi d’ajouter d’autres briques matérielles à son offre (capteurs, modules radio, etc.) et notamment une passerelle capable de communiquer vers le cloud de diverses façons (Bluetooth, Wi-Fi, 2G/3G/4G voire LoRa ou Sigfox). A suivre donc !