Avec ses fortes ambitions dans le domaine de l’Internet des objets, Intel ne pouvait plus faire l’impasse sur le marché des microcontrôleurs, marché où le britannique ARM imprime son tempo avec ses cœurs Cortex-M ...et l’environnement mbed OS. Le numéro un des semi-conducteurs vient ainsi de sauter le pas en dévoilant trois nouveaux modèles dans sa gamme de processeurs Quark, inaugurée fin 2013 avec le Quark X1000. Orientés vers les « objets connectés » à basse consommation, les Quark D1000, D2000 et SE sont clairement désignés par Intel sous le nom de microcontrôleurs.
Le premier, d’ores et déjà disponible auprès de distributeurs généralistes comme Arrow ou Mouser, est optimisé pour le marché des applications à longue autonomie comme les tags RFID et les capteurs portés sur soi. Microcontrôleur Cisc 32 bits à architecture Harvard et à ultrabasse consommation cadencé à 32 MHz, le D1000 embarque 32 Ko de flash, 8 Ko de SRam, des comparateurs, des convertisseurs A/N et des interfaces périphériques série pour la connexion à des capteurs, des circuits radio, de la mémoire externe, des DSP et des processeurs d’application.
Le Quark D2000 est une version évoluée du précédent dotée en sus d’une comptabilité avec le jeu d'instructions x86 32 bits et d’un plus grand nombre d’E/S. Ce microcontrôleur, qui est équipé de deux canaux PWM, est apte à fonctionner dans une gamme de température comprise entre -40°C et +85°C. Enfin, le Quark SE est un microcontrôleur x86 cadencé à 32 MHz qui intègre 384 Ko de flash, 80 Ko de SRam, dispose de toutes les fonctionnalités du D2000 et embarque en plus un contrôleur centralisé de capteurs (sensor hub) toujours à l’écoute et une technologie de reconnaissance par motif (pattern matching) qui permet notamment d’appliquer en temps réel certains traitements aux données issues des capteurs. Le Quark D2000 devrait être disponible d’ici à la fin de l’année, tandis que la commercialisation du modèle Quark SE est prévue pour le premier semestre 2016.
Parallèlement à Intel, Wind River, aujourd’hui filiale du fabricant de semi-conducteurs, a annoncé des systèmes d’exploitation embarqués qui, pour la première fois chez l’éditeur, ciblent clairement le marché des microcontrôleurs. Désormais intégrés au sein de la suite logicielle SaaS (Software-as-a-Service) Wind River Helix Cloud, ces OS ont pour noms Wind River Rocket et Wind River Pulsar. Le premier est un système d’exploitation temps réel conçu pour les applications s’exécutant sur des microcontrôleurs 32 bits (x86 mais aussi ARM) tels que ceux utilisés par les contrôleurs de capteurs, les dispositifs portés sur soi et les équipements placés aux extrémités des réseaux IoT. Le second est un OS Linux en code binaire de faible empreinte mémoire basé sur la distribution Wind River Linux et taillé pour différents types de processeurs, des microcontrôleurs 32 bits aux microprocesseurs 64 bits.
Ces deux systèmes d’exploitation bénéficient d’une connexion directe à la suite logicielle Wind River Helix Cloud qui comprend l’environnement de développement d’applications IoT basé dans le nuage Helix App Cloud, le laboratoire de simulation et de test de matériel virtuel, lui aussi basé dans le nuage, Helix Lab Cloud et la plate-forme en nuage Helix Device Cloud capable à la fois d’assurer la configuration, le diagnostic et la maintenance opérationnelle à distance des objets et passerelles connectés, de collecter les données capturées et d’en effectuer une analyse préalable et « intelligente ».
Les outils et OS de Wind River sont notamment intégrés au sein de l’architecture de référence Intel IoT Platform que le numéro un des semi-conducteurs vient de compléter par la plate-forme sécurisée d’analyse évoluée de flux massifs de données TAP (Trusted Analytics Platform), issue d’un projet open source mené par Intel et conçue spécifiquement pour les marchés de l’industriel, du médical, de l’énergie et de la distribution de détail.