Pour bon nombre d’observateurs, l’explosion de l’Internet des objets va de pair avec la nécessité de déporter de plus en plus d’intelligence dans les nœuds et passerelles de bordure de réseau, au plus près des capteurs, équipements ...et autres objets connectés. Histoire de ne pas surcharger et de mettre à mal les infrastructures de communication avec le cloud et les centres de données. L’edge computing ou le fog computing, comme on dénomme ce type d'architecture distribuée, permet aussi de ne pas faire reposer toute une infrastructure uniquement sur le cloud, surtout lorsque les applications nécessitent des temps de réponse courts ou lorsque la connectivité n’est qu’intermittente.
Ce constat, Amazon apparemment l’a également fait. A l’occasion de la manifestation AWS re:Invent, le géant américain a dévoilé AWS Greengrass, un logiciel qui doit permettre à certaines fonctions AWS (Amazon Web Services) de calcul, de messagerie, de synchronisation et de mise en cache de données de s’effectuer en local sur des équipements connectés (passerelles, concentrateurs, routeurs, etc.). Selon Amazon, avec AWS Greengrass, ces équipements pourront exécuter des fonctions AWS Lambda pour effectuer des tâches localement, assurer la synchronisation des données et communiquer avec d’autres dispositifs, tout en laissant les traitements analytiques et le stockage de masse au cloud. AWS Lambda, précisons-le, est un service de calcul sans serveur qui exécute du code applicatif en réponse à des événements et gère automatiquement les ressources de calcul sous-jacentes. Du coup, dixit Amazon, les développeurs pourront utiliser, pour programmer les fonctions AWS Lambda, le même langage et le même modèle de programmation que celui qu’ils utilisent dans leurs environnements AWS existants.
Par ailleurs, AWS Greengrass implémente certaines fonctionnalités AWS IoT comme la messagerie (pour l’échange de messages entre équipements et dispositifs connectés à un réseau local même sans connexion au cloud) ou les procédés de chiffrement et d’authentification.
Selon le géant américain, AWS Greengrass peut s’exécuter sur n’importe quel processeur généraliste capable de faire tourner Ubuntu ou Amazon Linux et supporte aussi bien les architectures ARM que x86. D’ores et déjà Intel, Qualcomm et Annapurna Labs travaillent à intégrer le logiciel d’Amazon sur leurs plates-formes matérielles respectives.