La société française Archos, que l’on connaît surtout pour ses tablettes et ses objets connectés grand public (station météo, traceur d’activité, bonnet, pèse-personne, tensiomètre, montre…), vient de révéler ...de grandes ambitions dans le domaine des réseaux longue portée et basse consommation dédiés à l’Internet des objets. Et ces ambitions reposent sur une approche originale puisque l’objectif d’Archos n’est ni plus ni moins que de mettre en place « un réseau radio IoT collaboratif, global et à très bas coût pour les objets connectés ». Par le mot collaboratif, il faut entendre ici une participation active des utilisateurs dans le déploiement de l’infrastructure PicoWAN (c’est le nom du projet d’Archos).
Ici, en effet, pas de passerelles ou d’antennes-relais positionnées sur des points hauts, mais des « picopasserelles » qui se présentent sous la forme d’une prise (voir photo en en-tête) alimentée par le réseau électrique d’une habitation ou d’un bâtiment. Connecté à Internet par Wi-Fi ou Ethernet et une box traditionnelle, ce petit boîtier embarque un circuit de communication LoRa et porte, selon Archos, aussi loin que les antennes installées sur les toits par les opérateurs. « Profitant d’une installation facile à l’intérieur des bâtiments, PicoWAN constitue ainsi un réseau redondant et offre une qualité de service très supérieure », indique Archos dans un communiqué de presse. Et ce pour un coût qui serait cent fois moindre que celui d’une antenne sur le toit.
La société française croit tellement à son projet qu’elle est en train de constituer une filiale dédiée, baptisée PicoWAN, dont le président sera Henri Crohas, fondateur d’Archos en 1988. « PicoWAN est un projet qui me tient particulièrement à cœur. Je me suis beaucoup investi dans l’étude de sa faisabilité et j’ai déposé trois brevets », déclare celui qui avait lâché les rênes d’Archos en 2013.
Dans la pratique, la société française compte déployer son réseau en Europe à partir de juin 2016. Et, pour amorcer la pompe, PicoWAN a l’intention de distribuer gratuitement jusqu’à 200 000 picopasserelles sur le Vieux Continent. Côté modèle économique, l’entité nouvellement créée proposera des tarifs réseau de 50 centimes d’euro par an et par objet connecté et pourra partager jusqu’à 50% du chiffre d’affaires généré avec tous ceux qui déploieront les picopasserelles.
A signaler quand même que si Archos s’appuie sur la technologie LoRa, il semble que ce soit un protocole de communication propre à la société qui assurera l’interopérabilité de l’ensemble de l’infrastructure. « Le logiciel embarqué dans les objets connectés sera mis en accès libre, afin que tous les acteurs qui développent sur des marchés verticaux ou grand public puissent opérer leur propre réseau IoT, précise néanmoins le communiqué. Cette technologie facilitera ainsi le lancement de multiples objets connectés dans tous les domaines (santé, agriculture, domotique, industrie...), supportés instantanément par le réseau PicoWAN. Et les objets LoRaWAN pourront donc, eux aussi, intégrer le logiciel PicoWAN ! » On en saura plus lors du prochain Mobile World Congress de février 2016 où Archos compte effectuer des démonstrations du réseau PicoWAN.